Le nom de Harod est prononcé tout bas à travers toutes les terres d'Al-Enneth. Ne connaissant ni le remords ni la culpabilité, cet ange de la mort n'étend ses ailes que pour apporter avec lui le silence éternel à tout malheureux devenu sa cible. Il y a tellement d'histoires à son sujet qu'il est très difficile de différencier ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas. On dit qu'il est immortel, qu'il fut engendré par les Djinns au coeur d'une tempête de sable et que, tout au long de ses presque mille ans de vie, il a tué autant de personnes qu'il y a d'étoiles dans le ciel.
En réalité, l'individu qui réponds aujourd'hui à ce nom est le dernier descendant d'une lignée ancestrale d'assassins, les hashishiyyin, car "Harod" est simplement le titre que reçoit le meilleur de ses membres. Le nouveau Harod adopte l'identité du précédent et entretient la légende, donnant ainsi l'impression qu'il s'agit d'un être immortel.
Tout comme ses frères d'antan, l'enfant sans nom qui porte à présent ce titre fut entraîné pour faire un avec le silence et l'obscurité. Ses jouets étaient des katanas et autres armes mortelles. Ses amis, la quiétude et les ombres. À quinze ans, il était déjà un redoutable assassin. Avant dix-huit ans, il avait éliminé le reste des aspirants au titre. Lorsqu'il atteignit sa majorité, il était évident pour le reste du clan qu'il serait le parfait assassin.
L'héritier idéal du nom de Harod.

Il voyage désormais à travers le continent, travaillant pour le plus offrant sans attacher aucune importance à sa religion, au drapeau ou aux idéaux. Ces choses étaient secondaires si le résultat augmentait le pouvoir des hashishiyyin et leur réputation en tant que meilleurs assassins du monde. Pourtant, alors qu'ils étaient sur le point d'atteindre cet objectif, tout s'écroula en une seule et fatidique semaine. Les Hashishiyyn furent engagés par les Entreprises Providence, l'un des plus importants réseaux commerciaux de Gaïa, pour assassiner plusieurs membres de la direction d'une organisation rivale nommée Soleil Noir. L'opération fut un succès et la plupart des cibles furent éliminées, bien que durant l'attaque le benjamin d'Adrian Delacroix, dirigeant du Soleil Noir, mourût par accident. En représailles, Delacroix mit à prix pour une somme exorbitante toutes les têtes des hashishiyyin, qu'ils soient hommes, femmes ou enfants.
En quelques jours, le clan entier fut décimé.
Seul Harod réussit à survivre au massacre. Il élimina chacun des assassins qui furent après lui, laissant leur corps bien en vue comme avertissement pour quiconque oserait le poursuivre. Naturellement, il ne montra aucun sentiment envers ses compagnons tombés, car une telle chose eût sali le mythe de l'assassin éternel, mais une froide et indescriptible sensation de vide parcourut son corps lorsqu'il se sut le dernier de son clan. Il se cacha et attendit patiemment, certain que le moment de revenir arriverait un jour ou l'autre.

Quatre ans plus tard, peu après la chute de l'Empire, l'Arbitre Alastor réussit à le trouver et lui offrit de travailler pour Azur. En échange de sa fidélité absolue, il recevrait non seulement protection, mais aussi soutien de la part de l'Alliance afin d'instruire une nouvelle génération d'hashishiyyin, un groupe d'orphelins à sa charge grâce auxquels il pourrait recréer sa "famille". Depuis, Harod a mis ses compétences au service de l'Archonte Suprême, travaillant tant comme agent personnel que comme instructeur d'une future génération d'assassins. Son style continue d'être le plus parfait et le plus mortel connu: jusqu'à présent, aucune de ses cibles n'a réussi à survivre.
Et elles ne le feront probablement jamais.

<< Tuer est aussi facile que respirer ... >>

Sculptée par un dénommé Chaz Elliott et non par Juan Navarro Perrez, cette figurine est me semble-t-il une exception dans la gamme d'Anima Tactics. Elle est dans la droite lignée des petites productions du début des années 2000: des figurines de plus en plus audacieuses mais qui se heurte à une pose encore trop rigide. C'est une représentation emblématique du jeu de rôle et du jeu de figurine, un personnage présent dès les premières parutions. Je trouve cette figurine vraiment cool, et je pensais présenter celle-ci à un concours l'an dernier au lieu de Hel dans le thème des "barbouzes", avant d'y renoncer au profit d'une figurine aux palettes de couleurs plus claires.

Quelques transitions mineures à sculpter avant de passer au socle. Je voulais représenter un tourbillon de poussière pour s'accorder avec sa cape volante, mais il devait être placé au centre pour s'accorder également à sa posture. Le rendu s'avérera un peu brouillon mais suffisamment évocateur. Pour la peinture, je comptais obtenir un rendu beaucoup plus terne et inspiré de l'artwork et des autres peintures de cette figurine exposées en ligne qui tirent bien souvent sur le noir.

 

C'est, me semble-t-il, la figurine sur laquelle j'ai passé le moins de temps à corriger des débordements. Pour ainsi dire, j'ai du faire deux corrections au court de la peinture, à savoir une zone brouillonne entre l'or et l'argent sur ses armes de poing, et le marron d'une lanière qui a légèrement bavé sur le bleu en dessous. J'ai eu un coup de pinceau si agile et confiant que je ne me suis pas vu la peindre, ce qui me laisse penser que j'aurais pu faire beaucoup mieux même si le rendu final est agréable à l'oeil.