La guerre a marqué l'existence d'Akaiel depuis qu'elle est venue au monde il y a deux siècles et demi. Elle est la fille d'Angelus Ul Del Uranus, le quatrième ange déchu, bien qu'elle-même ignore ce fait. Elle se sépara de ses parents biologiques durant un conflit entre Samael et l'Inquisition alors qu'elle tenait à peine debout. Elle fut heureusement recueillie par Paoloa Abatti, un jeune et prometteur capitaine de l'armée impériale qui s'occupa d'elle comme si elle avait été sa propre fille. Dans le but d'occulter la nature d'Akaiel, son père adoptif demanda des transferts continuels vers différents postes militaires de Gaïa, c'est pourquoi la fillette grandit au milieu de soldats de tous les endroits du monde. Ceci, ajouté aux cours d'autodéfense qu'on lui donnait, fit que la très jeune Akaiel ressenti un énorme intérêt pour la vie dans l'armée. D'après Abatti, les soldats existaient pour protéger les gens qui ne pouvaient se défendre seuls, une idée qui emplit la petite de fierté et de joie; elle jura que lorsqu'elle serait grande elle suivrait les pas de son père et deviendrait quelqu'un dont il pourrait se sentir satisfait.

Entretemps, le grand potentiel d'Abatti fut perçu par les Seigneurs de la Guerre qui lui offrirent la possibilité de devenir Arbitre. Pensant que cette position lui permettrait de mieux protéger Akaiel, il accepta l'offre et prit le titre d'Aphos. Aussi ironique que cela puisse paraître, par un étrange tournant du destin, il allait mourir quelques années plus tard après un affrontement avec Angelus Ul Del Uranus, le véritable père de la jeune fille, qui ignorait complètement ce que l'Arbitre avait fait pour elle.

Triste, quoique plus décidée que jamais à poursuivre son rêve, Akaiel entra dans l'armée sous un nouveau nom, le premier de tous ceux qu'elle utiliserait dorénavant. Curieusement, même en essayant de contenir son habileté afin de ne pas trop se faire remarquer, chacune des identités d'Akaiel atteignait toujours un haut degré de reconnaissance de la part des Seigneurs de la Guerre ou de l'Empereur en personne. Et c'est que, pour autant qu'elle essayât de ne pas se distinguer, son talent militaire, son génie dans la lutte et le pouvoir naturel qui coulait dans ses veine étaient difficiles à cacher. Durant le siècle où elle fut au service d'Abel, elle dut à deux reprises (et sous deux identités différentes) rejeter l'offre de devenir Arbitre, car cela aurait impliqué de révéler la nature de sa race à ses Seigneurs. À cette époque déjà elle commençait à détester les conflits. Si même en suivant les normes impériales strictes les guerres entraînaient tant de destruction et de mort, elle ne voulait même pas penser à ce qu'elles pourraient être sans elles.
Par chance, il fallait encore longtemps avant qu'elle ne le découvre.

Des années plus tard, sous sa dernière identité (elle répondait au nom d'Isabella), elle fit la connaissance de Mehirim, un Arbitre qui la prit à son service, fasciné par sa manière d'être et de penser. Mehirim était un homme excentrique et spirituel qui avait toujours une histoire ou une anecdote amusante à raconter. Son manque de sérieux et sa sympathie firent peu à peu effet sur la froide et ferme "Isabella" jusqu'à ce que le Sylvain découvre un jour que, sans même s'en rendre compte, elle était tombée éperdument amoureuse de lui. La peur de révéler sa véritable nature l'empêcha de lui avouer ce qu'elle ressentait, mais heureusement ce fut Mehirim lui-même qui admit qu'il l'aimait; depuis le début, dès qu'il l'avait connue, il s'était rendu compte qu'elle n'était pas humaine, ce qui était pour lui sans importance. Quelques jours plus tard ils se marièrent en secret et, pour la première fois de sa vie depuis qu'elle avait perd son père, Akaiel fut totalement heureuse.

Après vingt années de bonheur, le couple se retrouva au service de Matthew Gaul, peu avant que l'Empereur ne tombe sous l'influence d'Eljared. Malgré leurs différences avec l'étrange Seigneur de la Guerre, tous deux furent d'accord avec sa décision de ne pas prendre part aux attaques contre le Remo, même s'ils allèrent secrètement observer ce qu'il se passait là-bas,. Découvrant les massacres perpétrés par l'Empire, aussi bien Akaiel que Mehirim furent incapables de rester les bras croisés et tentèrent de freiner les forces d'Abel. Lorsque les mots ne suffirent plus et que les armées d'Elias se disposaient à raser la ville de Caliardo, ils prirent la difficile décision de les arrêter, même s'ils devaient le faire à eux seuls. Ils ne s'attendaient pas à gagner: tout leur pouvoir ne servirait à rien face à plus de cent mille soldats commandés par trois Arbitres, mais au moins espéraient-ils donner assez de temps pour la cité fût évacuée.
Il tinrent une heure, plus que quiconque n'eût jamais pu imaginer.

Mehirim perdit la vie dans le conflit alors qu'Akaiel, fatalement blessée, fut ensevelie sous une tonne de décombres. Plus morte que vive, elle mit près d'une journée à creuser un trou dans les ruines et, lorsqu'elle atteignit la surface, ce qu'elle vit fut une ville dévastée et des centaines de milliers de cadavres. Le corps détruit et l'esprit brisé, elle chemina au milieu des morts des heures durant jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus rester consciente plus longtemps. Lorsqu'elle ouvrit les yeux , avec à peine un souffle de vie en elle, elle se retrouva face à face avec le docteur Schwarzwald qui la regardait, intéressé. Le chercheur dément, le plus grand expert de Loges Perdues au monde, voulait savoir pourquoi elle était vivante, quel sentiment lui avait permis de tenir si longtemps. Fiévreuse et croyant qu'elle rêvait, Akaiel répondit qu'elle ne savait pas mais que, si elle ressentait quelque chose en ce moment, c'était de la haine. Non pas envers ses ennemis, ni envers les gens, mais envers le concept même de guerre. Schwarzwald, n'en croyant pas ses oreilles, commença à trembler d'une maladive émotion et lui demanda si elle désirait quelque chose par-dessus tout. Akaiel rit et répondit qu'elle ne souhaitait qu'une seule chose: pouvoir un jour en finir avec les guerres et créer un avenir sans elles. << Qu'il en soit ainsi. Tu serviras de clef au nouveau monde. >> fut l'éclectique réponse du professeur.
Quoi qu'il en soit, il l'arracha aux griffes de la mort et modifia son corps comme lui seul en était capable.

Un mois plus tard Akaiel se réveilla à coté du heaume du défunt Mehirim. Ne sachant si tout ceci avait été ou non un rêve, elle prit le casque de son époux et se dirigea au Togarini où elle rencontra Gaul en secret. Ce dernier lui parla de ses plans, lui offrant une place à ses cotés dans la nouvelle Gaïa qu'il allait créer. Akaiel accepta de se mettre à son service, donnant naissance à l'Arbitre Arkeid, l'Ange. Depuis lors, elle sert l'Archonte Suprême avec une efficacité absolue, obéissant à ses ordres avec une froide retenue militaire. Elle choisit cette position non seulement parce qu'elle ne pouvait pardonner Abel, mais aussi parce qu'elle sentait que quelqu'un comme lui était nécessaire pour en finir définitivement avec les guerres.

Si les pouvoirs d'Arkeid étaient déjà considérablement élevés avant de devenir Arbitre, après avoir reçu les modifications de Schwarzwald elle est l'une des plus grandes puissances qui cheminent dans le monde de l'Homme. On ignore encore exactement ce que le psychotique docteur a fait avec elle, car personne ne peut comprendre très bien le fonctionnement de son esprit maladif, mais il y a sans aucun doute quelque chose de spécial à l'intérieur de la Sylvain qui ne s'est pas encore éveillé. Quoi qu'il en soit, ce qui est sûr c'est que les changements introduits dans son corps ont énormément accrus ses pouvoirs innés, faisant d'elle quelqu'un à craindre même parmi les Arbitres. Par héritage du sang, c'est une invocatrice exceptionnellement douée et sa capacité d'altérer la réalité au combat est magistrale (presque comparable à celle de Gaul en personne): elle est même capable de créer des boucles dans l'espace qui lui permettent d'échanger la position des gens.

Arkeid commande la forteresse du Doigt de Fer bien que, tout comme Alastor, ce soit uniquement son attribution officielle. En réalité, elle est à la tête d'un groupe d'agents qui ont pour mission de trouver une arme de légende de Salomon qui donnerait à Azur le pouvoir absolu. La Sylvain est décidée à s'en emparer à n'importe quel prix, car cela lui permettrait de mettre fin à la guerre qui menace le monde avant même qu'elle ne commence.
Le temps nous dira si ceci est l'étrange destin que l'existence lui réserve ou s'il y a bien plus de caché...

<< J'en ai assez de fermer les yeux. J'en ai assez d'attendre. Demain, beaucoup maudiront mon nom. >>

Après un mois de janvier entièrement consacré à la peinture de mes figurines de l'Alliance Azur j'ai stoppé net ma progression. La figurine d'Arkeid était montée et sous-couchée depuis l'achèvement de la restauration de Claude Valmore, mais j'ai dû me consacrer à d'autres projets.
Arkeid est l'équivalent hiérarchique d'Alastor, bien qu'elle soit légèrement moins grande et sur un socle standard, socle dont j'ai essayé de reprendre le thème avec Alastor et Juliette. À peine moins énervée que son homologue, elle dispose d'une plus grande variété d'ordres et est une invocatrice affiliée à la lumière. Oui, elle, le Haut Arbitre Arkeid sous son armure est en réalité une femme elfe!

La peinture fût très simple mais cependant travaillée au mieux: la sous-couche gris clair a été suivie par deux lavis mauves de plus en plus sombres, puis par des éclaircissement et brossages à secs successifs de blanc. Le socle à l'origine plus sombre contrastait trop, et de l'avis d'autres hobbyistes il fallait adoucir ce contraste: c'est ainsi que j'ai effectué une transition plus douce autour des pieds d'Arkeid, dessinant autour d'elle un pâle halo comme si une faible lueur émanait d'elle, ou plutôt comme si tant de clarté réfléchissait énormément de lumière.

Pour profiter de son plein potentiel je vais devoir me pencher sur une ou plusieurs figurines d'invocation affiliées à la lumière ainsi que sur le moyen de les exploiter convenablement en jeu: la première lecture des règles ne pas vraiment aidé à mettre en évidence l'intérêt de ces invocations dont le coût en niveaux est équivalent à celui d'autres figurines ne rencontrant pas de problèmes pour maintenir une incarnation matérielle sur le plan de Gaïa.