Comme chaque année, à la date de ma reprise du hobby, je reviens vers vous avec un article beaucoup trop long, qui m'a pris beaucoup trop de temps à écrire et mettre en page. C'était il y a quatre ans, et je vous invite à jeter au moins un oeil au précédent afin de mieux appréhender celui-ci.

Petit point sur ma situation

Je vais donc attaquer les hostilités avec un petit point vie personnelle et professionnelle. Au printemps dernier, j'ai suivi une """"formation"""" (avec plein de guillemets) de remise à l'emploi avec Cap Emploi, à ma demande. On m'avait vendu ça comme étant le top du top afin de trouver une voie, aussi j'ai été très insistant pour l'obtenir. Bon, au final, je n'en ai pas tiré grand chose: c'était long et chiant, et je ne me sentais souvent pas du tout à ma place. J'ai pris ce qu'il y avait à prendre et me suis servi du cadre pour me motiver à retourner dans le monde du travail au plus vite face à l'incertitude de la prolongation de mon chômage.

Je me suis découvert un intérêt certain pour le monde de l'ambulance, et j'ai suivi deux stages, dans deux différentes entreprises, les seules qui acceptaient mes conditions et mon handicap, à savoir me former en tant qu'auxiliaire ambulancier et me placer sur un poste de VSL (le taxi pour les patients à peu près autonomes). Un métier de con, avec des horaires intenables, variables, et imprévisibles, un salaire qui découle uniquement des heures supplémentaires. Mais j'étais prêt à l'accepter pour la satisfaction de rendre service à des gens dans le besoin de manière vérifiable et de faire usage de mes talents et compétences de conduite. Malheureusement, la première boite était un véritable guêpier, dirigée par des nuisibles qui non content de me faire espérer pour rien, ont remerciés mon investissement personnel dans le stage en envoyant un long texte diffamant à la direction du centre de """"formation"""" me présentant comme quelqu'un de dangereux, n'ayant rien à faire dans le métier et ne souhaitant que parasiter le système, souligné par des témoignages fictifs rapportant des actions ou des paroles n'ayant jamais été miennes. Alors qu'ils auraient étés en mesure de rapporter ma suggestion auprès du responsable du site qui se plaignait ouvertement de ne pas réussir à recruter et à conserver ses employés: << Vous savez, si les gens ne restent pas, c'est soit parce que les conditions de travail sont médiocres, soit parce que le salaire est trop bas. À moins que ce ne soit les deux, bien entendu >>.
Peut-être osé me direz-vous, mais il est vrai que le rapport condition/salaire n'était pas très intéressant, et il me fallait surtout voir pour quelle genre de personne je m'apprêtais à travailler, et je n'ai pas été déçu. Il semblerait que les ambulanciers pètent très haut pour pouvoir le renifler ensuite, s'estimant faire un métier plus noble qu'un "métier de la route" et rejetant ses codes, dont le premier article est une franchise à toute épreuve.
Refuser ma candidature était un contretemps, mais il fallut que je sois calomnié d'une bassesse révoltante après toutes ces années d'évolution sur le plan personnel me poussant à être une version toujours meilleure de moi-même, pacifique, agréable et responsable, auprès de personnes pouvant dégrader ma condition précaire en conséquence.

Ce fut un sacré coup au moral. Bon retour dans le monde de l'entreprise, fils de pute.

J'ai mentionné un second stage, que j'ai donc fait dans l'autre boite d'ambulance intéressée par mes conditions, avec l'enjeu supplémentaire de laver mon honneur auprès de toutes les personnes ayant été adressée par la lettre de diffamation. Le stage s'est déroulé sans accrocs, comme le premier. On m'a fait miroiter un poste encore plus intéressant que le précédent, et puis je n'ai plus jamais eu de contact. Téléphone qui sonne dans le vide. Mails non lus. Accès au site refusé. Visiblement, l'un des ambulanciers de la première boite m'a reconnu, les centres de soins n'étant pas légion, l'a raconté à son merdaillon de chef, et il s'est empressé de communiquer à la seconde boite ô combien j'étais la pire personne sur terre.

Des mois ont passés, et j'ai toujours beaucoup de colère envers eux. Toute cette affaire a été une immense perte de temps et d'énergie, et je commence à peine à m'en remettre et à vouloir me remettre au charbon. Non pas par plaisir, que ce soit clair, travailler chaque semaine 40h de plus que maintenant pour toucher 300€ de plus une fois les frais d'essence soustraits, ça ne m'enchante pas. Travailler pour de minables petites personnes ayant peur de perdre le peu de pouvoir qu'elles ont en me voyant débarquer et palier à leur incompétence ne m'enchante pas non plus. Mais au vu de la conjecture économique désastreuse et de la précarité de ma situation, je n'ai guère le choix. Et non, ce n'est pas le chômage qui est trop élevé, loin de là, ce sont les salaires qui sont trop bas. Je précise pour les deux débiles du fond qui ont bénéficié de la reproduction sociale.

Cependant, j'aurais l'opportunité d'ici la moitié de l'année de travailler pour des amis, avec un salaire me permettant d'envisager une vie un peu différente de celle d'un consommateur anesthésié qui s'abrutit en attendant la mort. J'ébauche également d'autres plans dans le cas d'une impasse, et un panorama commence à se dessiner.

Au delà des dépenses du hobby que je tente de restreindre toujours plus et des factures toujours plus élevées, j'ai un certain nombre de dépenses que je qualifierai d'essentielles à faire tôt ou tard: mes chaussures sont des ruines, mon ordinateur voit ses composants commencer à prendre des coups de vieux et des coups de chauds à une fréquence alarmante, et je n'ai aucune réserve en cas de problème. D'ailleurs, pour référence à un sujet de l'an passé, sans ma carte graphique en soins palliatifs, j'aurais passé beaucoup moins de temps à peindre, et beaucoup plus à jouer à des jeux vidéos. C'est important de le souligner, car j'ai pris la décision de passer ces quelques mois à me remettre de l'expérience des ambulances sans me prendre la tête avec la recherche d'emploi, et à m'appliquer au lieu de ça à avancer sur la peinture des figurines afin que ce temps ne soit pas perdu.

Je tiens également à préciser que mon stock de figurines à peindre provient d'achats pour le moins compulsifs d'un temps où je gagnais mieux ma vie, matérialisant la compensation d'une enfance parsemée de privations.

Malgré l'absence de travail et le faible temps passé sur les jeux vidéos, je n'arrive pas à avancer aussi vite que je le voudrais sur la peinture de figurines, et je commence sérieusement à m'inquiéter de ma capacité à concilier cette passion invasive et la nécessité de survivre. Pour cela j'ai procédé, encore une fois et comme chaque année, à un tri et je me suis séparé de projets sympa mais pas glorieux. Je ne vais pas les détailler un par un par comme j'ai pu le faire le passer, d'une part parce qu'ils sont trop nombreux et d'autres part parce qu'ils ont tous étés mis de côté pour la même raison: faire de la place, et réduire la liste aux projets "passion" uniquement.

Les projets rejetés

Pour Warhammer Fantasy Battle, nous avions: les Orques et les Gobelins. Pour Warhammer 40.000, nous avions les Nécrons, les Space Marines (sur base de Minimarines), les Chevaliers Impériaux, les Chevaliers Gris, les Taus, les Eldars des Vaissaux-Mondes et les Tyranides. Pour Warhammer Age Of Sigmar, nous avions les Stormcast Eternals et les Sylvaneth. Une bande d'Underworld et les Targaryens de A Song Of Ice And Fire sont également passés à la trappe.

Si certaines séparations sont le résultat d'un achat compulsif d'un lot d'occasion particulièrement intéressant, d'autres sont plus inattendues, à commencer par les Eldars, qui ont souvent étés présentés comme "mon armée de coeur" de 40k. Il se trouve qu'elle associait des figurines à la fois nombreuses et coûteuses, et que j'ai réussi à en extraire l'essence même sur un projet résiduel, qui ne sera pas dévoilé avant encore longtemps. Je me dois de mentionner également les Chevaliers Gris, dont je regrette un peu la vente, mais qui entraient en compétition avec un autre projet que j'ai trouvé plus séduisant suite à des semaines de réflexion. Il en va de même pour les Sylvaneth, dont la vente a été précipitée par un chaland prêt à racheter mon projet tout entier.

Bref j'ai procédé à ce que j'espère être le tri ultime dans le placard de la honte et de mes projets figurinistiques, m'étant séparé de plus de la moitié d'entre eux. Si la nature est pleine de vide l'esprit humain ne peut s'empêcher de le combler, l'appel d'air provoqué par un choix aussi radical risque d'atténuer les effets de ces sacrifices consentis.

Les projets achevés

Je n'ai pas avancé de manière significative lors de ces douze derniers mois. Si j'ai bien terminé la Flotte Eldar Noir - dont le partage sur le blog est en court - j'ai terminé une seconde flotte qui arrivera prochainement également, résultat d'une période courte mais intense en terme de productivité.

Les projets suivants

Le grand ménage détaillé précédemment me laisse dans une situation curieuse: je n'ai plus que des projets qui me tiennent réellement à coeur, et je souhaiterai tous les faire à la fois. Il m'est difficile de choisir par lequel commencer, alors j'ai choisi la voie pratique avec les Démons de Slaanesh qui seront jouable dans une multitude de jeux pour commencer. Je compte bien entendu terminer mon armée d'Eldars Noirs à qui il ne reste qu'une grosse vingtaine de figurines à faire. J'attends avec impatience l'arrivée de vaisseaux pour une nouvelle flotte de Battlefleet Gothic, et je peux dors et déjà annoncer qu'on devrait revoir du Seigneur des Anneaux sur le blog dans l'année. Le tout sera bien entendu saupoudré de quelques avancées dans de petits jeux et des figurines individuelles.

Bilan du jeu

J'ai été très actif sur les tables de jeux cette année. Une moyenne de quatre parties de Battlefleet Gothic par mois, ainsi que quelques parties éparses de Star Wars Shatterpoint et de One Page Rules (GrimDark Future et Age Of Fantasy), et une unique partie d'Anima Tactics. J'ai aussi essayé quelques jeux, et j'ai d'autres essais prochainement à faire. Leur temporalité est mélangée, mais je peux citer Kill Team, Blood Bowl, et Bushido.

Bilan du blog

Concernant le blog, j'ai des doutes sur sa pérennité, l'hébergeur qui semblait si professionnel il y a dix ans a été racheté par Webedia et remisé dans un coin depuis un moment, avec une seule personne qui s'en occupe dorénavant si j'ai bien compris. Malheureusement, un transfert de blog sur un autre hébergeur se ferait sans photographies, documents hébergés, ni liens, et demanderait un travail de préparation très important, que je ne me sens pas de faire pour l'instant.

Concernant le contenu du blog, j'ai proposé quelques nouveautés apportant une certaine richesse, notamment des interventions de ma personne en dehors d'internet, avec la ligue Star Wars Shatterpoint ou la sortie à Cognac pour les tournages des vidéos pour la chaine youtube 40000wargamerstv, ainsi que des billets coécrits comme l'interview de Horizon pour son jeu Ufowars ou le sulfureux billet coup de gueule à propos de la BFG Academy. Par ailleurs, j'ai été très productif en terme de peinture ces derniers mois comme expliqué dans la longue introduction du billet, et j'ai donc plusieurs mois d'avance en terme de billets de blog, à un point tel que j'ai du en regrouper certains!

J'envisage parfois de quitter le format écrit pour le format vidéo, mais outre le travail et l'investissement que ça représente, je n'ai pas encore franchi le pas, incertain d'y trouver mon compte, mais si je pouvais commencer à convertir une fraction du temps passé à l'écriture en revenus, cela pourrait changer la donne quant à ma relation au monde du travail.

Conclusion

L'année écoulée n'a été optimale sur aucun point, à l'exception peut-être du jeu. Moralement j'ai traversé une certaine évolution, dont j'espère maintenir la stabilité, en particulier concernant la résolution sur les achats compulsifs et le rejet des activités à perte temporelle comme les jeux-vidéos "service". Cela peut paraitre redondant au fil des ans, mais j'ai peur d'avoir de moins en moins de temps à accorder à notre hobby à l'avenir, et je regrette ne pas avoir profité du temps d'indemnités dont je disposais pour tenter d'en vivre.

Sur ce, je retourne à la peinture!

Bonus

Quelques jours avant la parution de cet article, le fanzine Warp Rift a produit son 43° numéro, qui tombe pile sur les 20 ans de sa publication, et sur les 25 ans de l'édition du jeu Battlefleet Gothic. Il y a beaucoup de beau monde dans ce numéro, à commencer par les créateurs du jeu... Et la photo de ma flotte Eldar Noir ne se trouve qu'à 18 pages de la contribution d'Andy Chambers, notre maître et dieu à tous, dans cette parution!

Warprift Numéro 43

Bonne lecture à tous!